Genève et Washington – Grâce à l’accord de licence conclu entre le Medicines Patent Pool (MPP) et l’Université de Washington par le biais de CoMotion, dont la signature a été annoncée aujourd’hui, les personnes vivant avec le VIH dans les pays à revenus faible et intermédiaire pourront peut-être bientôt remplacer la prise de comprimés oraux quotidienne par une injection mensuelle.

La licence couvre les brevets et le savoir-faire relatifs à une association médicamenteuse injectable à durée d’action prolongée, candidat-médicament actuellement mis au point pour une utilisation contre le VIH, avec le soutien d’Unitaid. L’élaboration de ce médicament a été rendue possible grâce à une nanotechnologie capable de créer des associations médicamenteuses développée par l’Université de Washington. Mis au point par le programme TLC-ART (traitements antirétroviraux sous forme de combinaisons thérapeutiques ciblées et à longue durée d’action) de l’Université de Washington, ce traitement, actuellement en phase pré-clinique, pourrait permettre de remplacer le comprimé oral quotidien de TLD (ténofovir/lamivudine/dolutégravir) recommandé par l’OMS par une simple injection sous-cutanée mensuelle. Ainsi, une fois son innocuité et son efficacité prouvées et après son approbation, il pourrait contribuer à réduire les contraintes associées aux comprimés, à améliorer l’observance de la prescription par certains patients et à réduire la stigmatisation liée à la nécessité de prendre un comprimé tous les jours.

« La combinaison à dose fixe de ténofovir, lamivudine et dolutégravir (TLD), sous sa forme orale, est actuellement le traitement de première intention recommandé par l’OMS privilégié contre le VIH. Fin 2020, grâce aux accords de licence signés avec ViiV Healthcare et au travail de nos partenaires, près de 10 milliards de doses de produits à base de dolutégravir avaient pu être distribuées à un prix abordable dans les pays à revenus faible et intermédiaire, a déclaré Charles Gore, directeur exécutif du MPP. Le traitement injectable à longue durée mis au point par l’Université de Washington offre une nouvelle perspective, très prometteuse, qui vient compléter les efforts que nous menons par ailleurs. C’est une grande fierté pour nous de collaborer avec l’Université de Washington et Unitaid, au travers du projet GLAD, pour faire en sorte que de telles innovations, une fois leur innocuité et leur efficacité prouvées, soient disponibles dans les pays à revenus faible et intermédiaire dans des délais les plus courts possible. »

Au total, 28,2 millions de personnes dans le monde prennent un traitement antirétroviral. Repenser ce traitement pourrait simplifier la vie des patients vivant avec le VIH et les aider à mieux observer leur prescription, pour maintenir la suppression virale et réduire le risque de transmission et d’infection.

« Les technologies à action prolongée sont la prochaine étape vers l’éradication durable du VIH dans le monde, c’est pourquoi la signature de cette licence est une très bonne nouvelle. Grâce à cet accord, notre innovation, une fois son efficacité et son innocuité prouvées, sera mise à la disposition des patients dans les pays à revenus faible et intermédiaire, a déclaré le professeur Rodney Ho, directeur du programme TLC-ART et du projet GLAD au département de pharmacie de l’Université de Washington. Notre injection, qui associe trois médicaments, a été mise au point grâce à une plateforme de nanotechnologie DcNP, qui permet de combiner jusqu’à quatre médicaments en les intégrant dans une suspension injectable unique. La plateforme peut être utilisée pour la production de versions génériques, ce qui en fait une solution idéale pour la mise à disposition de traitements efficaces, faciles à administrer et abordables dans les pays à revenus faible et intermédiaire. »

« Une nouvelle option thérapeutique anti-VIH à action prolongée pourrait libérer les patients des comprimés quotidiens et faciliter la prise et l’observance du traitement tout en réduisant la pression sur les systèmes de santé. Unitaid est fier de soutenir ces efforts qui, nous l’espérons, offriront des possibilités inédites, permettront d’atteindre de nouveaux patients et contribueront à réaliser l’objectif fixé par les Nations Unies de faire en sorte que 95 % des personnes qui connaissent leur séropositivité soient sous traitement », a déclaré le Dr Philippe Duneton, directeur exécutif d’Unitaid.

L’accord de licence couvre l’ensemble des pays à revenus faible et intermédiaire et aucune redevance ne sera demandée sur les marchés public et privé.

Plus d’informations sur l’accord de licence

Plus d’informations sur le travail du MPP en lien avec les traitements à action prolongée

 

À propos du MPP

Le Medicines Patent Pool (MPP) est une organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies, dont la mission est d’améliorer l’accès à des médicaments essentiels dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et de faciliter la mise au point de tels médicaments. Au travers de son modèle économique innovant, le MPP collabore avec la société civile, les gouvernements, des organisations internationales, l’industrie, des groupes de patients et d’autres acteurs afin d’établir des priorités, de délivrer des licences sur les médicaments indispensables et de centraliser les actifs de propriété intellectuelle pour faciliter la fabrication de médicaments génériques et l’élaboration de nouvelles formulations. À ce jour, le MPP a signé des accords avec 13 titulaires de brevets pour 13 antirétroviraux contre le VIH, une plateforme technologique sur le VIH, trois antiviraux à action directe contre l’hépatite C, un traitement contre la tuberculose, deux technologies à action prolongée, deux traitements antiviraux oraux expérimentaux contre la COVID-19 et un test sérologique de dépistage des anticorps contre la COVID-19. Le MPP a été créé par Unitaid, qui reste son principal bailleur de fonds. Le travail du MPP sur l’accès aux médicaments essentiels est également financé par la Direction suisse du développement et de la coopération (DDC). Les activités du MPP dans le domaine de la lutte contre la COVID-19 bénéficient du soutien financier du gouvernement japonais et de la DDC. Pour en savoir plus, consultez notre site web www.medicinespatentpool.org et suivez-nous sur Twitter, LinkedIn et YouTube.

À propos de l’Université de Washington et de CoMotion

Fondée en 1861, l’Université de Washington est l’une des institutions publiques de recherche et d’enseignement supérieur les plus reconnues dans le monde. L’Université de Washington possède un corps professoral composé de plus de 150 membres des académies nationales, propose des programmes d’élite dans de nombreux domaines, et figure depuis 1974 parmi les cinq meilleures universités bénéficiant de subventions fédérales pour la recherche.  Pour en savoir plus, cliquez ici.

CoMotion à l’Université de Washington s’allie avec la communauté de l’Université de Washington dans leur parcours d’innovation, en leur fournissant les outils, les connections et le flair pour transformer leurs idées en impact économique et sociétal. Plus d’informations ici.

 

Contact presse du MPP

Sophie Thievenaz

press@medicinespatentpool.org

Contact presse de l’Université de Washington

Jake Ellison

jbe3@uw.edu

Traductions (par MPP)

Le communiqué de presse est disponible en anglais, français et russe.