Le MPP en chiffres
détenteurs de brevets ont signé des accords avec MPP
fabricants de médicaments génériques et de produits pharmaceutiques ont des sous-licences de MPP
Économies et vies sauvées : l’impact du MPP
Estimation de l’impact de notre travail :
Implantation, économies et santé publique
Avec des milliards de doses de traitement contre le VIH et l’hépatite C fournies depuis 2010 grâce à des licences volontaires orientées vers l’accès, l’impact du Medicines Patent Pool est considérable.
Grâce à une méthode rigoureuse d’évaluation de son impact, le MPP procède à des estimations annuelles (accédez au dernier rapport de KPMG ici) des retombées de son action aux niveaux économique et sanitaire pour les populations des pays à revenus faible et intermédiaire. Cet exercice permet de quantifier les économies réalisées et les vies sauvées grâce au MPP et à ses partenaires.
Jusqu’en 2020, le MPP rendait compte de son impact principalement au travers des économies réalisées, en s’appuyant sur une méthode publiée en 2017 sous la forme d’un article validé par les pairs dans PLOS One. Partant de ce modèle, et reconnaissant les bénéfices pour la santé d’un accès aux meilleurs traitements disponibles (par rapport à des alternatives parfois sous-optimales), notre méthode d’évaluation de l’impact inclut aujourd’hui de nouveaux indicateurs d’impact sur la santé, tout en étant éclairée par des hypothèses plus nuancées qui viennent appuyer des estimations crédibles. La méthode d’évaluation de l’impact du MPP a été examinée avec l’appui technique de la Cambridge Economic Policy Associates (CEPA) et grâce à des financements d’Unitaid. Cette méthode a été publiée dans la revue The Lancet Public Health en 2021, dans un article intitulé Impact économique et sanitaire de l’octroi de licences portant sur des brevets relatifs à des médicaments pour les pays à revenus faible et intermédiaire : étude de modélisation.
Aujourd’hui, notre méthode d’évaluation de l’impact s’intéresse au rôle que jouent les licences du MPP sur le plan de la concurrence entre fabricants de médicaments génériques et sur la réduction des prix qui en découle[5]. Cette méthode, qui est fondée sur une modélisation au niveau des pays, part du principe que l’implantation des produits est influencée par les prix, et que l’accroissement de l’utilisation de produits optimaux et abordables a un impact à la fois économique et sanitaire.
Par conséquent, le MPP fait porter son évaluation sur les trois principaux facteurs que sont l’implantation des produits, l’économie et la santé :
- Implantation des produits fabriqués grâce à une licence du MPP
Cet indicateur reflète la quantité de médicaments fournis par les bénéficiaires d’une sous-licence du MPP, à la fois en nombre de doses et en nombre de personnes traitées (la statistique patient-année correspond à la quantité de médicaments nécessaires pour traiter une personne pendant une année). Ce que les bénéficiaires des sous-licences du MPP ont produit et fourni.6 - Économies
Cet indicateur reflète les économies réalisées sur le plan financier par les gouvernements, les bailleurs de fonds, les centrales d’achat et les autres acheteurs et maîtres d’œuvre grâce à l’accès aux produits fabriqués via les licences du MPP par rapport à des scénarios où ces produits ne feraient pas l’objet d’une licence du MPP. Économies réalisées grâce aux licences du MPP. - Décès évités
Cet indicateur reflète les bénéfices sanitaires liés à l’amélioration de l’accès à des produits recommandés par l’OMS fabriqués grâce aux licences du MPP par rapport à un scénario où ces produits ne feraient pas l’objet d’une licence du MPP. Ces bénéfices pour la santé correspondent à des améliorations qui profitent aux communautés touchées grâce à un accroissement de l’utilisation de produits optimaux par rapport aux alternatives (qui étaient déjà de bons traitements dans la plupart des cas).
5 Les licences du MPP prises en compte pour le calcul de l’impact sont celles portant sur l’atazanavir (ATV), le daclatasvir (DAC), le dolutégravir (DTG), le lopinavir/ritonavir (LPV/r) et le ténofovir disoproxil fumarate (TDF).
6Pour le calcul du total de patients-année, la quantité de médicaments nécessaires pour soigner un patient contre l’hépatite C (qui est une maladie curable, dont le traitement ne se prend pas à vie) représente un patient-année.
En plus de ces éléments, le MPP rend des comptes sur d’autres indicateurs liés à l’implantation des produits, aux économies réalisées et à la santé:
- Implantation supplémentaire liée aux licences du MPP
Cet indicateur mesure la contribution des licences du MPP à l’augmentation du nombre de personnes soignées grâce aux produits sous licence. Il reflète l’implantation supplémentaire de médicaments recommandés par l’OMS faisant l’objet d’une licence du MPP par rapport à un scénario dans lequel le MPP n’existerait pas. Il part du principe que, dans certains cas, le même produit aurait été acheté, mais à un prix plus élevé. Quantité de produits optimaux supplémentaires utilisés grâce aux licences du MPP. - Dépenses théoriques évitées
Cet indicateur reflète les investissements (ou les dépenses supplémentaires) qui auraient été nécessaires pour obtenir le même niveau d’implantation du produit optimal sans le MPP. Ce que la communauté de la santé mondiale aurait dû investir pour faire progresser la santé de manière équivalente (ex. : en achetant les mêmes quantités de médicaments sous licence). - Nombre d’années de vie corrigées du facteur invalidité (DALY) évitées (pour le VIH uniquement)
Cet indicateur reflète le nombre d’années de vie en bonne santé qui auraient été perdues en raison d’une invalidité causée par un traitement alternatif (souvent sous-optimal) ou par l’absence de traitement dans un scénario où le MPP n’existerait pas. Il est calculé pour les traitements contre le VIH uniquement. Nombre d’années de vie en bonne santé que les personnes vivant avec le VIH ont gagnées grâce à un accroissement de l’utilisation de produits optimaux par rapport aux alternatives (qui étaient déjà de bons traitements dans la plupart des cas). - Échecs virologiques évités (VIH uniquement)
Nombre d’échecs de traitement contre le VIH qui se seraient produits si le MPP n’existait pas. Nombre de traitements à long terme contre le VIH auxquels les personnes vivant avec le VIH ont pu accéder grâce au MPP, les faisant également jouir du fameux I=I (indétectable = intransmissible, U=U en anglais).
Cette méthode permet d’estimer l’impact obtenu à ce jour (grâce aux données relatives à l’approvisionnement en médicaments obtenues auprès des bénéficiaires de sous-licences du MPP pour des produits contre le VIH et l’hépatite C), et de faire des projections (grâce aux meilleures prévisions relatives à l’implantation des traitements, qui montrent les bénéfices de la gestion à long terme des licences du MPP existantes). Le tableau ci-dessous montre l’impact actuel et les projections jusqu’en 2030.
Analyse des résultats
Différents indicateurs d’impact liés aux licences du MPP sont présentés ci-dessous jusqu’en 2023, avec des projections jusqu’en 2030 pour les licences actuelles du MPP (les éventuelles futures licences du MPP ne sont pas prises en compte).
Ces données d’impact reflètent les effets cumulatifs des licences du MPP par rapport à ce qui se serait passé si le MPP n’existait pas. Elles représentent les retombées du travail du MPP, qui est le fruit d’une collaboration avec de nombreux partenaires : titulaires de brevets, fabricants de génériques, centrales d’achat, bailleurs de fonds, gouvernements, société civile et communautés de personnes touchées par le VIH, l’hépatite C et d’autres maladies. Ainsi, cet impact s’inscrit dans le cadre d’un effort global de santé mondiale consistant à déployer des traitements optimaux dans les pays à revenus faible et intermédiaire, ce à quoi contribuent largement les bénéficiaires de nos sous-licences. Nous reconnaissons cette contribution et remercions nos partenaires de permettre aux licences du MPP d’obtenir cet impact. Nous sommes très heureux de collaborer avec eux à la réalisation des objectifs de santé mondiale d’ici à 2030 !
Impact cumulatif du MPP entre 2010 et fin 2023 |
Impact cumulatif prévu du MPP entre 2010 et 2030 |
|
---|---|---|
Implantation | 43.56 milliards de doses fournies 118.04 millions de patients-année soignés |
|
4.2 million de patients-année supplémentaires soignés |
17 millions de patients-année supplémentaires soignés |
|
Bénéfices économiques |
1.9 billion USD économisés par la communauté internationale |
3,9 milliards USD économisés par la communauté internationale |
28 benefit-cost ratio |
– | |
Bénéfices pour la santé |
38,000 décès évités |
170,000 décès évités |
340,000 années DALY évitées |
1.3 million d’années DALY évitées |
|
340,000 échecs virologiques évités (VIH) |
1.5 million échecs virologiques évités (VIH) |
Visualisation de l’impact économique et sanitaire
Le graphique ci-dessous montre les économies réalisées et les décès évités jusqu’en 2023, ainsi que les projections jusqu’en 2030 pour les licences actuelles du MPP. Les futures licences sur de nouveaux produits présentant un intérêt pour la santé publique apporteront une contribution supplémentaire à ces impacts.
Réflexion sur les bénéfices liés aux investissements dans le MPP
Le rapport avantages- coûts d’un soutien financier au MPP pour la communauté de la santé mondiale peut être calculé en comparant le coût des investissements dans l’action du MPP contre le VIH, l’hépatite C et la tuberculose (action financée par Unitaid depuis 2010) et les économies réalisées à ce jour et jusqu’à la fin du cycle de financement en cours, qui prendra fin en 2025. L’augmentation constante du rapport coûts-avantages cumulatif reflète l’importance des effets à long terme des licences du MPP, qui découlent de la continuité de la gestion des licences jusqu’à l’expiration des brevets. Le rapport était déjà de 12:1 en 2015, et de 28:1 fin 2023. Il devrait atteindre au moins 33:1 d’ici à 2025 (sur la base des licences actuelles, c’est-à-dire sans tenir compte des nouvelles licences que le MPP pourrait obtenir au cours des prochaines années).
Il ne fait aucun doute que les investissements de santé publique dans le MPP sont payants !