Genève – Un an après le lancement du Dispositif pour accélérer l’accès aux outils de lutte contre la COVID-19 (Accélérateur ACT), le Medicines Patent Pool (MPP) salue l’appel à manifestation d’intérêt publié par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour la création d’un centre de transfert de technologies sur les vaccins à ARN messager contre la COVID-19 et met son expérience et son savoir-faire à disposition pour soutenir cette initiative. La mise en place d’un tel centre dans le cadre de l’Accélérateur ACT pourrait contribuer à surmonter deux problèmes de longue date, que la crise de la COVID-19 a fait éclater au grand jour : l’insuffisante capacité vaccinale pour lutter contre une pandémie et l’absence de production locale à plusieurs endroits du monde.

Ce que cette initiative de l’OMS a de particulièrement intéressant, c’est qu’elle s’attaque aux besoins à la fois à court et à long termes. Dans un futur proche, elle contribuera à répondre à la demande urgente de vaccins contre la COVID-19 ; à plus longue échéance, son infrastructure et ses compétences techniques permettront de produire d’autres vaccins plus classiques, une fois que la pandémie aura régressé, et la capacité de production locale sera alors suffisante pour faire face aux futures pandémies. Cette approche permettra la pérennisation du projet.

« Lorsque j’étais à l’OMS, nous avons vu qu’il était possible d’utiliser un centre de transfert de technologies pour en faire bénéficier les pays en développement ; c’est ce que nous avons fait pour la grippe, a expliqué Marie-Paule Kieny, présidente du Conseil de fondation du MPP et ancienne Sous-directrice générale de l’OMS, mais nous avons aussi appris qu’il faut garantir sa durabilité, sous peine de perdre rapidement cette nouvelle capacité. »

« Ce qui rend la pérennisation d’un tel projet compliquée, c’est qu’il requiert un engagement politique considérable, a déclaré Martin Friede, coordonnateur de l’Initiative pour la recherche sur les vaccins à l’OMS. Grâce à l’Accélérateur ACT, nous avons obtenu un soutien politique important. De nombreux fabricants ont déjà manifesté leur intérêt, et nous sommes persuadés que ce centre de transfert de technologies pourra changer la donne. »

L’octroi de licences d’exploitation de droits de propriété intellectuelle et le transfert de technologies pourraient faire partie intégrante de l’initiative, et le MPP est ravi de pouvoir apporter son savoir-faire et son expérience dans ces domaines. Au fil du temps, le MPP a appris à négocier des licences axées sur la santé publique qui garantissent un juste équilibre entre les droits des détenteurs de brevet, les exigences de durabilité des fabricants bénéficiant d’une sous-licence, et les besoins critiques de santé publique.

« Nous nous réjouissons de pouvoir collaborer avec l’OMS sur ce projet de centre de transfert de technologies car, indépendamment de la COVID-19, il y a un besoin urgent de déplacer la production de technologies de santé de première nécessité dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Il le faut, non seulement pour accroître la capacité de production, mais aussi pour créer une sécurité de l’offre et une base de production mieux répartie géographiquement, engendrant des circuits d’approvisionnement plus courts, a expliqué Charles Gore, directeur exécutif du MPP. Ce serait l’exemple parfait de ce que la COVID-19 peut avoir de positif : nous forcer à faire mieux pour un avenir plus sûr et plus juste. »


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