1 octobre 2021
Genève – La Fédération internationale du diabète (FID) et le Medicines Patent Pool (MPP) saluent l’inclusion des inhibiteurs des SGLT2 – des médicaments oraux utilisés pour faire baisser la glycémie – sur la Liste modèle des médicaments essentiels (LME) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) 2021, notamment l’empagliflozine associée à la canagliflozine et la dapagliflozine, en tant qu’alternatives thérapeutiques. Le Comité d’experts de l’OMS a appelé les laboratoires innovateurs à concéder au MPP des licences sur leurs médicaments afin d’accélérer l’accès dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Près d’un demi-milliard de personnes sont atteintes de diabète dans le monde, dont quatre sur cinq vivent dans un pays à revenu faible ou intermédiaire[1]. Au moins 90 % des cas de diabète sont de type 2, forme pour laquelle la metformine est le traitement de première intention privilégié. Les inhibiteurs des SGLT2 sont des traitements de deuxième intention qui viennent s’ajouter à la metformine pour améliorer le contrôle de la glycémie. Ils sont particulièrement efficaces pour réduire la mortalité cardiovasculaire et globale, les infarctus du myocarde non fatals, les insuffisances rénales et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque chez les patients ayant, ou présentant un risque élevé de développer, une maladie cardiovasculaire et/ou rénale, et pour qui ils représentent un traitement de référence.[2]
« La Fédération internationale du diabète avait proposé l’inclusion des inhibiteurs des SGLT2 dans la LME. Nous sommes très heureux de voir que notre proposition a été acceptée. Nous allons maintenant travailler avec les pays à l’inclusion de ces médicaments sur les listes nationales, comme première étape cruciale de leur mise sur le marché dans les pays à revenu faible et intermédiaire, a déclaré Andrew Boulton, président de la FID. Comme il s’agit de médicaments brevetés, nous travaillerons également en partenariat avec le MPP afin de les rendre disponibles et abordables pour tous ceux qui en ont besoin. »
« Nous avons pu observer à maintes reprises des retards considérables en matière d’accès à des traitements importants dans les pays à revenu faible et intermédiaire, a indiqué Charles Gore, directeur exécutif du MPP. Nous espérons que les fabricants de médicaments princeps accepteront rapidement notre invitation, afin que nous leur exposions comment notre mécanisme de licences axées sur la santé peut contribuer à rendre les inhibiteurs des SGLT2 accessibles à ceux qui en ont besoin dans les pays à revenu faible et intermédiaire. »
Plus de 150 pays utilisent la LME de l’OMS pour élaborer leur propre liste nationale de médicaments essentiels. Tous les deux ans, un Comité d’experts de l’OMS réexamine la liste afin de la mettre à jour. Cette année, les experts ont étudié 88 candidatures, dont 40 propositions visant à ajouter 38 nouveaux médicaments. La disponibilité des médicaments inclus dans la LME est considérée comme une condition minimale pour un système de santé qui fonctionne bien, et ces médicaments sont censés être accessibles pour tous ceux qui en ont besoin. L’ajout des inhibiteurs des SGLT2 à la LME 2021 apporte de nouvelles solutions de traitement du diabète aux pays et de l’espoir aux centaines de millions de personnes qui pourraient bénéficier de ces médicaments.
Depuis la signature d’un protocole d’accord entre la FID et le MPP en août 2020, les deux organisations collaborent activement à l’utilisation du modèle du MPP pour que des traitements génériques abordables contre le diabète soient disponibles dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Lire le Résumé analytique – Rapport du 23e Comité d’experts de l’OMS sur la sélection et l’utilisation des médicaments essentiels (en anglais)
Lire le communiqué de presse de l’OMS
Accéder à la Liste modèle des médicaments essentiels de l’OMS (en anglais)
Accéder à la Liste modèle des médicaments pédiatriques essentiels de l’OMS (en anglais)
[1] International Diabetes Federation. IDF Diabetes Atlas, 9th edn. Brussels, Belgium: 2019.
[2] Palmer S C, Tendal B, Mustafa R A, Vandvik P O, Li S, Hao Q et al. Sodium-glucose cotransporter protein-2 (SGLT-2) inhibitors and glucagon-like peptide-1 (GLP-1) receptor agonists for type 2 diabetes: systematic review and network meta-analysis of randomised controlled trials BMJ 2021; 372 :m4573
Département communication, presse et médias
Le Medicines Patent Pool (MPP) est une organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies, dont la mission est d’améliorer l’accès à des médicaments essentiels dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et de faciliter la mise au point de tels médicaments. Au travers de son modèle économique innovant, le MPP collabore avec la société civile, les gouvernements, des organisations internationales, l’industrie, des groupes de patients et d’autres acteurs afin d’établir des priorités, de délivrer des licences sur les médicaments indispensables et de centraliser les actifs de propriété intellectuelle pour faciliter la fabrication de médicaments génériques et l’élaboration de nouvelles formulations.
À ce jour, le MPP a signé des accords avec 22 titulaires de brevets pour 13 antirétroviraux contre le VIH, une plateforme technologique sur le VIH, trois antiviraux à action directe contre l’hépatite C, un traitement contre la tuberculose, un traitement contre le cancer, quatre technologies à action prolongée, un traitement de l’hémorragie du post-partum, trois traitements antiviraux oraux contre la COVID-19 et 16 technologies liées à la COVID-19.
MPP a été fondé par Unitaid, qui continue d’être le principal bailleur de fonds de MPP. Le travail de MPP sur l’accès aux médicaments essentiels est également financé par l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), le gouvernement du Canada, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et le gouvernement de la Flandre. Les activités de MPP dans le cadre de la COVID-19 sont entreprises avec le soutien financier du gouvernement japonais, du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’Agence allemande de coopération internationale et de la SDC.