« Lorsqu’on regarde les données provenant de pays où le dolutégravir a été déployé, on se rend compte que c’est le médicament qui ferait toute la différence pour notre pays. »
30 juillet 2019
Tapiwa Kujinga est directeur du PATAM (Pan-African Treatment Access Movement), un mouvement social dont le but est de faire en sorte que les traitements antirétroviraux soient accessibles dans le cadre d’une prise en charge globale des personnes vivant avec le VIH/sida en Afrique.
PATAM travaille à l’échelle des pays afin de dispenser des formations sur les droits sexuels et génésiques aux organisations, et élargit progressivement son action au niveau régional, en approfondissant ses connaissances scientifiques relatives au VIH, pour que les communautés de patients puissent bénéficier de formations pertinentes.
Fervent défenseur de la communauté des personnes vivant avec le VIH, Tapiwa a commencé à s’intéresser aux traitements et aux avancées scientifiques dans ce domaine lorsque sa belle-fille a été diagnostiquée porteuse du VIH. Son intérêt pour la recherche et les connaissances en matière de traitements contre le VIH en Afrique l’a naturellement poussé à devenir membre d’AFROCAB, le Comité consultatif de la communauté africaine, une organisation qui se concentre sur la mise en œuvre des dernières découvertes scientifiques en Afrique.
En raison de son vif intérêt pour la médecine préventive et l’accès à des traitements anti-VIH efficaces, Tapiwa parle du DTG comme un traitement révolutionnaire : « Nous le préconisons. Nous disons “donnez du dolutégravir” parce qu’il répond à tellement de critères ».
Il ajoute : « Lorsqu’on regarde les données provenant de pays où le dolutégravir a été déployé, on se rend compte que c’est le médicament qui ferait toute la différence pour notre pays ».
Environ 1,3 million de personnes vivent avec le VIH au Zimbabwe, et les statistiques montrent que 90% suivent un traitement. Au Zimbabwe, le DTG faisait à l’origine partie d’un traitement anti-VIH de troisième intention. Il devrait être déployé au niveau national comme traitement de première intention dès la mi-2019, pour tous les patients, à l’exception des femmes enceintes de moins de trois mois.
AFROCAB travaille actuellement à une action de plaidoyer en faveur du dolutégravir menée dans plusieurs pays, dont le Nigeria, le Kenya et l’Ouganda. Tapiwa évoque les commentaires qu’ils reçoivent, « notamment venant de pays comme le Nigeria, le Kenya et l’Ouganda. Ça a complètement changé la vie des gens. Les gens sont moins fatigués. Certaines personnes se sentent même plus alertes. »
Tapiwa parle aussi de la « très petite » taille des comprimés de DTG, « parce que les comprimés actuels sont assez gros, et c’est un problème pour les gens. En particulier pour les femmes, qui se plaignent du bruit que font deux flacons de comprimés qui s’entrechoquent dans leur sac à main alors qu’elles se trouvent dans les transports publics, car les gens autour peuvent l’entendre. Elles espèrent que, comme les doses de TLD sont plus petites, les comprimés feront moins de bruit. »
Sources et informations complémentaires
Statistiques pays ONUSIDA – Zimbabwe
Département communication, presse et médias
Le Medicines Patent Pool (MPP) est une organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies, dont la mission est d’améliorer l’accès à des médicaments essentiels dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et de faciliter la mise au point de tels médicaments. Au travers de son modèle économique innovant, le MPP collabore avec la société civile, les gouvernements, des organisations internationales, l’industrie, des groupes de patients et d’autres acteurs afin d’établir des priorités, de délivrer des licences sur les médicaments indispensables et de centraliser les actifs de propriété intellectuelle pour faciliter la fabrication de médicaments génériques et l’élaboration de nouvelles formulations.
À ce jour, le MPP a signé des accords avec 22 titulaires de brevets pour 13 antirétroviraux contre le VIH, une plateforme technologique sur le VIH, trois antiviraux à action directe contre l’hépatite C, un traitement contre la tuberculose, un traitement contre le cancer, quatre technologies à action prolongée, un traitement de l’hémorragie du post-partum, trois traitements antiviraux oraux contre la COVID-19 et 16 technologies liées à la COVID-19.
MPP a été fondé par Unitaid, qui continue d’être le principal bailleur de fonds de MPP. Le travail de MPP sur l’accès aux médicaments essentiels est également financé par l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), le gouvernement du Canada, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et le gouvernement de la Flandre. Les activités de MPP dans le cadre de la COVID-19 sont entreprises avec le soutien financier du gouvernement japonais, du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’Agence allemande de coopération internationale et de la SDC.