« Je recommande le dolutégravir pour les personnes vivant avec le VIH/sida car il a très peu d’effets secondaires, et il est très facile de respecter sa prescription. »
30 juillet 2019
Rama Pandian est directeur du TNP+ (Tamilnad Network of Positive People), en Inde.
Pharmacien devenu technicien de laboratoire, Rama a été diagnostiqué positif en 1992 ; depuis, il s’implique activement dans des activités de plaidoyer et en faveur de l’accès aux traitements pour les personnes vivant avec le VIH en Inde. En 1995, il a créé une organisation dans son État appelée TNP+, Tamilnad Network of Positive People, et a été l’un des pionniers et membres fondateurs de l’Indian Network of People Living with HIV.
Rama parle de son histoire personnelle et de son parcours de soins, notamment des effets secondaires et des difficultés pour observer certains traitements qu’il a connus avec des médicaments tels que l’éfavirenz et la névirapine. « Il y avait entre autres une somnolence, des rêves et une grande difficulté à me lever le matin. Ce sont des effets secondaires lourds, et comme je ne supportais pas l’éfavirenz, on m’a mis sous névirapine. L’observance du traitement à base de névirapine a été très difficile pour moi, alors les médecins m’ont conseillé, l’année dernière, de passer au dolutégravir. Aujourd’hui, je prends du dolutégravir et je n’ai plus aucun problème. »
En ce qui concerne les principaux obstacles en Inde, Rama cite des problèmes liés aux effets secondaires des traitements à base d’éfavirenz et l’offre limitée de médicaments alternatifs. En raison du manque de traitements de bonne qualité publiquement accessibles, certaines personnes touchées par le VIH ne prennent pas leur traitement régulièrement et ne se rendent pas aux consultations de suivi dans les centres de soins publics. Pour remédier à ces difficultés, Rama concentre ses efforts sur les conseils apportés aux personnes vivant avec le VIH pour gérer les effets secondaires, notamment grâce à une alimentation saine et régulière et à des aliments pauvres en graisse.
« Ces conseils ne fonctionnent pas pour tout le monde. Ainsi, certaines personnes ne vont pas au travail régulièrement, car elles se lèvent très tard le matin et arrivent en retard. Comme certains ont des horaires irréguliers, notamment des astreintes de nuit, ils sont souvent absents. »
Pour soutenir les organisations communautaires qui travaillent avec les personnes vivant avec le VIH, le travail de Rama est fortement axé sur une meilleure intégration des initiatives de prévention, de soin et d’appui aux personnes touchées par le VIH dans les programmes et les politiques du gouvernement.
En Inde, le dolutégravir n’est actuellement disponible que dans les circuits privés. Mais « le gouvernement prévoit de proposer le dolutégravir et prend des initiatives. L’an dernier (2018), cette question a été abordée par le groupe chargé des ressources techniques de l’Organisation nationale de contrôle du sida (NACO). »
« Certaines personnes soignées dans le secteur privé bénéficient du dolutégravir depuis quelque temps et en sont globalement contentes… mais elles sont peu nombreuses […]. Je connais très peu de personnes qui prennent du dolutégravir, mais elles vont bien. »
En Inde, on estime à 2,1 millions le nombre de personnes vivant avec le VIH, et 49 % d’entre elles suivent un traitement antirétroviral.
Sources des données et contexte :
Statistiques pays de l’ONUSIDA – Inde (en anglais)
Département communication, presse et médias
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À ce jour, le MPP a signé des accords avec 22 titulaires de brevets pour 13 antirétroviraux contre le VIH, une plateforme technologique sur le VIH, trois antiviraux à action directe contre l’hépatite C, un traitement contre la tuberculose, un traitement contre le cancer, quatre technologies à action prolongée, un traitement de l’hémorragie du post-partum, trois traitements antiviraux oraux contre la COVID-19 et 16 technologies liées à la COVID-19.
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