« Parce que ce traitement est disponible, qu’il est plus efficace et qu’il provoque moins d’effets secondaires, toutes les personnes vivant avec le VIH en Haïti devraient pouvoir y accéder. »
30 juillet 2019
Gérald Marie Alfred est le président de l’organisation LGBT Action citoyenne pour l’égalité sociale en Haïti.
Cette organisation lutte contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle, mène des actions de prévention et apporte un soutien au quotidien aux personnes vivant avec le VIH.
Gérald, militant de la lutte contre le VIH, a été diagnostiqué porteur du VIH en 2004. Depuis, il milite pour plus de prévention et de sensibilisation concernant les modes de transmission et les différents traitements possibles.
« Je constate que le TLD (ténofovir/lamivudine/dolutégravir) est un traitement vraiment efficace, que vous prenez une fois par jour seulement, avec très peu d’effets secondaires. Le problème c’est qu’ici, en Haïti, il n’y a pas de sensibilisation ni d’information à propos de ce traitement et que, par conséquent, seul un petit nombre de patients ont déjà été réorientés vers un traitement à base de DTG. »
En 2016, Haïti comptait 150 000 personnes vivant avec le VIH, dont 55 % avaient accès à des traitements antirétroviraux. Haïti est le pays affichant l’un des taux de prévalence du VIH les plus élevés des Caraïbes. Cependant, depuis 2010, le nombre de nouveaux cas d’infection par le VIH a baissé de 25 %.
D’après Gérald, le principal défi en Haïti est de garder les patients atteints du VIH dans le système de soins, en raison des obstacles à l’accès aux services de santé anti-VIH dus à la stigmatisation et au manque de sensibilisation sur la prise en charge et le traitement : « les personnes doivent être informées sur le traitement qu’elles prennent. Lorsqu’elles consultent, elles obtiennent des réponses médicales, mais pas de soutien psycho-social concernant la prise de leur traitement et la gestion des effets secondaires ; finalement, elles ne comprennent pas la nécessité de suivre un traitement anti-VIH pour le reste de leur vie alors qu’elles ne se sentent pas malades. »
Gérald, qui suit un traitement à base d’éfavirenz, espère pouvoir un jour prendre du TLD : « Parce que ce traitement est disponible, qu’il est plus efficace et qu’il provoque moins d’effets secondaires, toutes les personnes vivant avec le VIH en Haïti devraient pouvoir y accéder. »
Sources :
Statistiques pays ONUSIDA – Haïti
Département communication, presse et médias
Le Medicines Patent Pool (MPP) est une organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies, dont la mission est d’améliorer l’accès à des médicaments essentiels dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et de faciliter la mise au point de tels médicaments. Au travers de son modèle économique innovant, le MPP collabore avec la société civile, les gouvernements, des organisations internationales, l’industrie, des groupes de patients et d’autres acteurs afin d’établir des priorités, de délivrer des licences sur les médicaments indispensables et de centraliser les actifs de propriété intellectuelle pour faciliter la fabrication de médicaments génériques et l’élaboration de nouvelles formulations.
À ce jour, le MPP a signé des accords avec 22 titulaires de brevets pour 13 antirétroviraux contre le VIH, une plateforme technologique sur le VIH, trois antiviraux à action directe contre l’hépatite C, un traitement contre la tuberculose, un traitement contre le cancer, quatre technologies à action prolongée, un traitement de l’hémorragie du post-partum, trois traitements antiviraux oraux contre la COVID-19 et 16 technologies liées à la COVID-19.
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