Ce partenariat prévoit l’octroi d’une licence au Medicines Patent Pool pour les nanoparticules médicamenteuses solides, une technologie mise au point par l’université ; l’objectif est d’améliorer la distribution de traitements en réduisant les coûts des antirétroviraux prioritaires

Genève, le 1er décembre 2015 ¾ Le Medicines Patent Pool (MPP) a annoncé aujourd’hui la signature d’un accord de collaboration avec l’Université de Liverpool et l’octroi d’une licence sur la technologie des nanoparticules médicamenteuses solides (SDN), mise au point par l’université pour accélérer l’élaboration de traitements antirétroviraux recommandés par l’OMS sous la forme de nanomédicaments. Cet accord recouvre 135 pays à revenus faible et intermédiaire ainsi que deux pays à revenu élevé d’Afrique, et prévoit la possibilité pour ses bénéficiaires, qui pourront être implantés partout dans le monde, de fabriquer, d’utiliser et de distribuer des antirétroviraux moins coûteux, conçus grâce à la technologie SDN.

« Avec les nouvelles recommandations de l’OMS de traiter ‘toute personne infectée par le VIH’, plus de 20 millions de patients ont aujourd’hui besoin de solutions de traitement fiables et durables, a déclaré Greg Perry, directeur exécutif du Medicines Patent Pool. Ce partenariat vise à atteindre les nouveaux objectifs d’intensification du traitement anti-VIH en proposant des médicaments mieux adaptés, moins dosés, pour un prix sensiblement plus bas. »

« Nous nous félicitons que le MPP ait choisi de participer au développement de médicaments fondés sur la technologie SDN et agisse pour que, une fois ceux-ci mis au point, ils puissent être distribués aux personnes qui en ont le plus besoin dans les pays en voie de développement », a déclaré Janet Beer, vice-rectrice de l’Université de Liverpool.

L’université de Liverpool est l’un des plus grands instituts de recherche du Royaume-Uni et l’un des principaux acteurs de la recherche internationale dans les domaines des nanotechnologies et du VIH. Son programme de recherche nanotechnologique a pour objectif de relever les défis que posent les traitements à base d’antirétroviraux aujourd’hui, notamment la mauvaise solubilité des médicaments et la nécessité d’administrer des doses élevées pour garantir l’absorption de la substance par l’organisme, et donc son efficacité. Grâce à une bourse initiale du Research Council du Royaume-Uni, les chercheurs ont déjà redéfini la formulation de deux médicaments anti-VIH et espèrent pouvoir tester sur des sujets humains le premier nanomédicament anti-VIH à prise orale, dès ce mois-ci. Aucun nanomédicament anti-VIH n’est à ce jour disponible sur le marché.

« Avec une dose moindre, l’administration des médicaments est facilitée et les effets secondaires sont potentiellement moins importants pour les personnes vivant avec le VIH, a expliqué Andrew Owen, professeur au sein du département Pharmacologie de l’université. Des comprimés plus petits permettent aussi de réduire les coûts de production des principes actifs pharmaceutiques, ce qui contribue à faire baisser considérablement le prix des traitements et permet aux autorités de santé d’en faire bénéficier un plus grand nombre de personnes. » « Notre université est fière du travail interdisciplinaire accompli dans ce domaine. Il s’agit d’une grande réussite en matière de recherche collaborative inter-facultés », a ajouté Steve Rannard, professeur au sein du département Chimie de l’université.

Selon les termes de l’accord, l’Université de Liverpool mettra au point des nanoparticules d’antirétroviraux faisant l’objet de licences concédées au Medicines Patent Pool, tels que l’atazanavir, le darunavir, le lopinavir et l’éfavirenz, afin d’améliorer leur solubilité et de réduire leur dosage. Le Medicines Patent Pool et l’Université de Liverpool établiront des partenariats avec des entreprises pharmaceutiques pour le développement de produits et leur production industrielle. Ensuite, le MPP délivrera des sous-licences sur les nanoparticules d’antirétroviraux et facilitera la mise en concurrence des fabricants pour favoriser la distribution des nouveaux médicaments dans les pays à revenus faible et intermédiaire.

« Cette collaboration, c’est l’alliance de deux figures de proue de l’action médicale contre le VIH : le Medicines Patent Pool, qui a déjà délivré un nombre considérable de licences sur des antirétroviraux prioritaires pour les adultes et les enfants de toutes les tranches d’âge, et l’Université de Liverpool qui, grâce à sa technologie, va révolutionner la manière d’administrer ces médicaments, a déclaré Philippe Douste-Blazy, président du Conseil exécutif d’UNITAID. Nous sommes fiers de soutenir cette initiative. »

À propos du programme de recherche technologique sur les nanoparticules médicamenteuses solides (SDN)

Les nanotechnologies se caractérisent par une réduction de la matière à l’échelle du milliardième de mètre (soit 1/800e du diamètre d’un cheveu humain), et sont largement utilisées dans des domaines tels que l’électronique, la cosmétique et l’énergie. Des nanomédicaments ont été approuvés pour le traitement de certaines formes de cancer, de l’hépatite et d’autres maladies, mais leur utilisation est encore relativement nouvelle dans la lutte contre le VIH. La technologie SDN mise au point par l’Université de Liverpool permet de transformer des médicaments difficilement solubles ou insolubles en formulations hydrodispersibles et peut améliorer l’absorption de médicaments par l’organisme. La biodisponibilité ainsi améliorée permet de réduire le dosage des médicaments et de rendre biodisponibles par voie orale des médicaments qui ne l’étaient pas, grâce à une pharmacocinétique pertinente du point de vue thérapeutique.

À propos du Medicines Patent Pool

Le Medicines Patent Pool est une organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies dont la mission est d’améliorer l’accès aux traitements contre le VIH, l’hépatite C virale et la tuberculose dans les pays à revenus faible et intermédiaire. Au travers de son modèle économique innovant, le Medicines Patent Pool collabore avec l’industrie, la société civile, des organisations internationales, des groupes de patients et d’autres acteurs afin d’établir des priorités et des prévisions, de délivrer des licences sur les médicaments indispensables et de centraliser les actifs de propriété intellectuelle pour faciliter la fabrication de médicaments génériques et l’élaboration de nouvelles formulations. À ce jour, le Medicines Patent Pool a signé des accords avec six titulaires de brevets pour douze antirétroviraux contre le VIH et un antiviral à action directe contre l’hépatite C. Les fabricants de médicaments génériques avec lesquels il collabore ont distribué plus de trois milliards de doses de médicaments à faible coût dans 117 pays. Le Medicines Patent Pool a été créé et reste entièrement financé par UNITAID.

L’accord de licence est disponible ici.

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Katherine Moore
Responsable de la communication
Medicines Patent Pool
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