Sujet : « Amplifier la fabrication à l’échelle mondiale et développer les centres de recherche sur la prévention, la préparation et la riposte aux pandémies ».

Session 2 : Renforcer le réseau de chercheurs et de fabricants jouant un rôle dans les urgences de santé publique dans les pays à revenus faible et intermédiaire

Le Medicines Patent Pool (MPP) est une organisation de santé publique qui vise à faciliter l’accès à de nouveaux produits de santé à des prix abordables grâce aux licences et au transfert de technologies.

Il y a trois points que je voudrais souligner aujourd’hui.

Le premier point, c’est que pendant la pandémie de COVID-19 nous avons constitué deux réseaux de fabricants dans les pays à revenus faible et intermédiaire, qui travaillent à la mise au point et à la fourniture de médicaments et de vaccins.

Le premier réseau est constitué de fabricants de médicaments qui ont obtenu des licences via le MPP pour deux antiviraux recommandés par l’OMS : le molnupiravir de Merck et le nirmatrelvir/ritonavir (ou Paxlovid) de Pfizer. Au total, il regroupe 48 fabricants basés dans 16 pays à revenus faible et intermédiaire appartenant à toutes les régions de l’OMS. En outre, nous entretenons des relations avec de nombreux autres fabricants possédant des installations agréées BPF.

Le deuxième réseau est constitué de fabricants participant au Programme de transfert de la technologie à ARNm, que le MPP codirige avec l’OMS. Ce programme a pour but de développer, grâce au transfert de technologie, une capacité locale et durable de production de vaccins à ARNm. Ce réseau est composé d’entreprises implantées dans 15 pays, appartenant à toutes les régions de l’OMS, qui bénéficieront du transfert de technologie et feront partie intégrante d’un réseau de R&D.

Bien sûr, d’autres réseaux importants sont également en place. Nous venons d’entendre parler de DCVMN, dont certains membres participent également au Programme de transfert de la technologie à ARNm. 

Le deuxième point, c’est que même si ces deux réseaux ont été créés dans le contexte de la COVID-19, ils pourraient être utiles en cas de nouvelle pandémie. En effet, ils pourraient fournir d’importantes plateformes pour le transfert d’actifs de propriété intellectuelle et de technologies, qui seraient nécessaires en cas de nouvelle pandémie. Ainsi, nous disposerions d’une capacité de fabrication géographiquement étendue, ce qui contribuerait à améliorer la sécurité de production, et par conséquent la sécurité sanitaire.

Le troisième point, c’est que dans un contexte de pandémie, le transfert d’actifs de propriété intellectuelle et de technologie peut se faire extrêmement rapidement. Nous savons que la CEPI a lancé une mission visant à mettre en place en 100 jours des mesures contre une future pandémie, et nous saluons son action. Nous pensons qu’il serait également très important de réfléchir à ce que nous pourrions faire au cours des 100 jours suivants. Nous sommes convaincus que, si nous commençons à transférer la technologie suffisamment tôt, sans attendre que le produit concerné ait été autorisé, il sera possible de mener à bien le processus de transfert d’actifs de propriété intellectuelle et de technologie en 100 joursEn d’autres termes, nous pensons qu’il faudrait lancer une autre initiative, qui porterait cette fois sur les « 100 jours suivants ».

Par conséquent, nous exhortons le G20 à soutenir le développement de ces réseaux, afin qu’ils soient prêts en cas de nouvelle pandémie et que tous les voyants soient au vert sur les plans de la réglementation, de la fourniture de matières premières, des achats et des mesures incitatives compensant les risques accrus liés à des processus accélérés.