Le Medicines Patent Pool a organisé, en collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé, un événement intitulé Forecasts vs Reality: Are we on Course? (Prévisions vs réalité : sommes-nous sur la bonne voie ?) qui s’est tenu le lundi 27 mars à Genève (Suisse). Cet événement était axé sur les prévisions conjointes du MPP et de l’OMS concernant les médicaments anti-VIH, ainsi que sur la progression de la prise en charge thérapeutique des patients atteints d’hépatite C.
Consulter le programme (en anglais)

Vous trouverez ci-dessous le discours d’ouverture prononcé par le  Dr Ren Minghui, sous-directeur général pour le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, Organisation mondiale de la Santé.

 

Programme final de l’événement FINAL2 (en anglais)

Genève, le 27 mars 2017

Cher Greg Perry, directeur exécutif du Medicines Patent Pool,

Chers participants et collègues,

Mesdames et Messieurs,

Bonjour et bienvenue. À la veille de la consultation annuelle des entreprises pharmaceutiques sur la prévision des besoins mondiaux en médicaments contre le VIH et l’hépatite, réalisée conjointement par l’OMS et l’ONUSIDA, c’est un honneur pour moi de participer à cette pré-réunion organisée par le Medicines Patent Pool en collaboration avec l’OMS.

Pour commencer, permettez-moi de remercier Greg Perry et son équipe pour leur travail en faveur de l’accès aux traitements contre le VIH et l’hépatite. Depuis sa création en 2010, le MPP n’a jamais dévié de son objectif d’améliorer l’accès à des médicaments brevetés. Son champ d’action, à l’origine limité aux médicaments anti-VIH, a été élargi en 2015 aux médicaments contre l’hépatite C et la tuberculose.
Nous saluons les efforts déployés par le MPP pour que chaque médicament, nouveau ou prioritaire, contre le VIH ou l’hépatite C fasse l’objet d’une licence orientée vers l’accès, dans la droite ligne des objectifs définis par l’OMS en la matière.

Comme vous le savez, en juin 2016, 18 millions de personnes vivant avec le VIH bénéficiaient d’un traitement, ce qui représente 50 % des besoins. Nous reconnaissons que des progrès ont été faits pour améliorer la disponibilité des antirétroviraux de première intention. Cependant, les traitements de deuxième et de troisième intentions coûtent trois fois plus cher environ que ceux de première intention. Comme les nouveaux médicaments restent très coûteux, le recours à ces derniers reste limité, même lorsqu’ils sont recommandés par les lignes directrices de l’OMS.

Pour ce qui est de l’hépatite, le fossé est encore plus profond. Un million de personnes auraient reçu un traitement contre l’hépatite C en 2016. Ce chiffre continuera d’augmenter grâce aux accords de licence et à l’implantation de la production dans certains pays, deux points sur lesquels des progrès considérables ont été faits pour rendre ces traitements plus abordables. Par exemple, en Égypte, le prix d’un traitement de trois mois est passé de 900 USD en 2014 à moins de 200 USD en 2016. Mais l’OMS est toujours préoccupée par l’existence d’écarts de prix très importants entre les pays. Certains pays à revenu intermédiaire, qui sont parmi les plus touchés par l’hépatite C, payent encore des prix très élevés. Près de 80 % des personnes qui ont besoin d’un traitement vital sont encore confrontées à de grandes difficultés d’accès à celui-ci. Le prix d’un traitement de trois mois varie considérablement, de 9 400 USD au Brésil à 79 900 USD en Roumanie.

Le MPP a beaucoup contribué à accélérer la mise au point de versions génériques de ces médicaments et combinaisons à dose fixe. L’introduction de combinaisons à dose fixe et de versions génériques de médicaments brevetés sous licence volontaire a eu une incidence considérable sur l’accès aux traitements antirétroviraux. Aujourd’hui, nous pouvons voir un nombre croissant de patients atteints d’hépatite C chronique avoir accès à ces médicaments à des prix abordables, même dans les pays à revenus faible et intermédiaire.

Nous attachons beaucoup d’importance à notre collaboration avec le MPP sur la prévision des besoins. Ce travail regroupe plusieurs partenaires qui nous apportent un appui technique et des informations concernant l’utilisation des médicaments et la planification de l’approvisionnement. J’encourage les équipes de l’OMS et du MPP à élargir ce travail de prévision à d’autres domaines, et en particulier à celui des médicaments contre l’hépatite. En effet, ce travail pourrait avoir un impact important sur la lutte contre l’hépatite et stimuler les programmes nationaux de traitement, afin que des progrès soient réalisés en direction des objectifs fixés pour 2030.

C’est avec un immense plaisir que nous accueillons aujourd’hui des hauts représentants de pays, d’entreprises pharmaceutiques et d’organisations partenaires. Je vous encourage à trouver ensemble des moyens d’améliorer l’accès aux nouveaux médicaments contre le VIH et l’hépatite C, pour que les traitements soient proposés à des prix abordables.

Je vous remercie toutes et tous et vous souhaite une réunion fructueuse.