16 mars 2020
Genève, le 16 mars 2020 – Bristol-Myers Squibb (BMS) a annoncé que les autorisations de mise sur le marché pour le Daklinza® (daclatasvir) seront retirées ou pourront expirer dans les pays où ce produit n’est plus couramment prescrit ou lorsque d’autres options thérapeutiques sont disponibles. Cette annonce concerne des pays qui ne figuraient pas sur la liste des pays couverts par la licence du Medicines Patent Pool (MPP). Dans chaque pays, les brevets pourront expirer une fois l’autorisation de mise sur le marché retirée ou expirée. Entre le moment du retrait ou de l’expiration d’une autorisation de mise sur le marché et celui de l’expiration du brevet, BMS renoncera à exercer ses droits relatifs aux brevets sur le Daklinza dans ces pays. Cette politique s’appliquera uniquement au Daklinza.
Concrètement, cela signifie que les patients atteints d’hépatite C dans ces pays auront bientôt accès pour la première fois à des versions génériques du daclatasvir. Les pays concernés, avec ou sans brevet en vigueur, sont les suivants : Albanie, Arménie, Bélarus, Bosnie, Bulgarie, Chili, Colombie, Égypte, Jordanie, Kazakhstan, Kosovo, République kirghize, Liban, Macédoine, Malaisie, Mexique, Moldavie, Monténégro, Pérou, Roumanie, Serbie, Thaïlande, Tadjikistan, Ukraine, Uruguay et Venezuela.
En 2015, le MPP et BMS ont signé un accord de licence portant sur le daclatasvir, un antiviral à action directe, qui a été ajouté à la Liste modèle des médicaments essentiels de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Cette licence permet la vente de daclatasvir et de traitements à base de daclatasvir, tels que le daclatasvir/sofosbuvir, dans 112 pays à revenus faible et intermédiaire. Le MPP a signé des accords de sous-licence avec dix fabricants de génériques, dont trois ont déjà fourni plus de 64 millions de doses de daclatasvir et/ou de régimes thérapeutiques à base de daclatasvir de qualité garantie dans 23 pays en développement.
Puisque d’autres pays pourront bientôt s’approvisionner auprès de fabricants de médicaments génériques, le MPP confirme que ses partenaires fabricants de génériques sont prêts à fournir ce médicament de qualité garantie utilisable dans le cadre d’un traitement pangénotypique, qui jouera un rôle crucial dans les contextes où les ressources sont limitées et où les tests pangénotypiques ne sont pas toujours accessibles.
L’OMS estime que 71 millions de personnes sont atteintes d’une infection chronique par le VHC dans le monde et que 400 000 personnes meurent chaque année de l’hépatite C, principalement de cirrhose et de cancer du foie. Les médicaments antiviraux à action directe peuvent soigner plus de 95 % des patients, mais le taux d’accès au dépistage et au traitement est faible, en particulier dans les pays à revenus faible et intermédiaire, où vivent la majorité des personnes touchées par ce virus.
Département communication, presse et médias
Le Medicines Patent Pool (MPP) est une organisation de santé publique soutenue par les Nations Unies, dont la mission est d’améliorer l’accès à des médicaments essentiels dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et de faciliter la mise au point de tels médicaments. Au travers de son modèle économique innovant, le MPP collabore avec la société civile, les gouvernements, des organisations internationales, l’industrie, des groupes de patients et d’autres acteurs afin d’établir des priorités, de délivrer des licences sur les médicaments indispensables et de centraliser les actifs de propriété intellectuelle pour faciliter la fabrication de médicaments génériques et l’élaboration de nouvelles formulations.
À ce jour, le MPP a signé des accords avec 22 titulaires de brevets pour 13 antirétroviraux contre le VIH, une plateforme technologique sur le VIH, trois antiviraux à action directe contre l’hépatite C, un traitement contre la tuberculose, un traitement contre le cancer, quatre technologies à action prolongée, un traitement de l’hémorragie du post-partum, trois traitements antiviraux oraux contre la COVID-19 et 16 technologies liées à la COVID-19.
MPP a été fondé par Unitaid, qui continue d’être le principal bailleur de fonds de MPP. Le travail de MPP sur l’accès aux médicaments essentiels est également financé par l’Agence suisse pour le développement et la coopération (SDC), le gouvernement du Canada, l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) et le gouvernement de la Flandre. Les activités de MPP dans le cadre de la COVID-19 sont entreprises avec le soutien financier du gouvernement japonais, du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, de l’Agence allemande de coopération internationale et de la SDC.